La petite louve qui souffrait d'encoprésie

"Le corps de l'enfant est le langage de l'histoire de ses parents" est le titre d’un ouvrage de Willy Barral. L histoire suivante l’illustre relativement bien.

J’ai reçu il y a quelques temps une petite louve de 2 ans et demi qui souffrait d’encoprésie (conspiration chronique). Lucie se retenait tellement qu’elle a été contrainte quelques temps avant notre rendez-vous d’aller aux urgences.

La séance débute en transfert sur la maman et très vite le test musculaire m’amène à une notion de perte de quelque chose ou quelqu’un. Je demande à la maman ce que ça lui évoque et les larmes apparaissent. Elle m’explique qu’avec son mari ils ont un projet de deuxième enfant mais qu’elle a fait une fausse couche il y a un an. Nous libérons le stress encore bien présent lié à cet événement ainsi que les émotions qui n’ont pas pu, il y a un an, circuler librement et qui l’empêche aujourd’hui de faire le deuil de cette grossesse non aboutie.

Puis, nous expliquons à sa fille ce qu’il s’est passé, la perte de ce bébé et la tristesse de la maman, émotion qui ne lui appartient pas. Lucie écoute attentivement puis retourne jouer.

Souvent, les problématiques de constipation, ont un lien avec la notion de perte (réelle ou imaginaire) ou de peur de la mort.

Malgré elle, Lucie avait enregistré que le fait que quelque chose sorte de son corps était synonyme de perte et de danger. (Quelqu’un peut mourir)

Puis nous travaillons directement pour la maman. Le test musculaire me conduit cette fois ci à ses 17 ans. La maman m’explique alors qu’elle a raté son Bac malgré tout l’investissement qu’elle y avait mis et que les projets posts bac ont ainsi été avortés. Là aussi, les émotions sont encore bien présentes. Un sentiment d’injustice se rejoue ici, avec un projet qui n’aboutit pas. Nous travaillons sur un protocole de valvule afin de lui permettre de laisser partir ce qui n’a plus lieu d’être et d’accueillir les belles  et nouvelles choses dans sa vie.

Quelques jours plus tard, la maman m’écrit pour me dire que Lucie a donné un prénom à sa poupée qu’elle appelle "ma petite soeur" et va à la selle sans problème. Quelques mois plus tard, la maman me confirme que les constipations ont belle et bien disparu.

Nos enfants ont besoin de connaitre leur histoire. En leur racontant leur histoire et aussi la notre, nous leur permettons de mettre en conscience ce qui, jusqu’alors, était tu et douloureux.

Au plaisir de vous accompagner

Claire

(attention, la kinésiologie ne se substitue jamais à un suivi médical)